Cultiver ses tomates sous serre : pour une récolte abondante et sans maladies
Qui n’a jamais rêvé de croquer dans une tomate juteuse, gorgée de soleil, cueillie directement de son plant ? C’est un vrai plaisir de jardinier. En pleine terre, c’est sympa, mais on est souvent à la merci de la météo. Un coup de froid, une averse trop forte, et voilà nos pauvres plants qui tirent la langue, ou pire, se couvrent de maladies. Mais si je vous disais qu’il y a un moyen de prolonger ce bonheur, de protéger nos précieuses tomates et même de prendre de l’avance sur la saison ? C’est là que la culture de tomates sous serre entre en jeu.
Pour moi, une serre, ce n’est pas juste un abri. C’est un peu un cocon magique où nos tomates peuvent vraiment s’épanouir, loin des tracas. Ça les protège du vent, de la grêle, des maladies qui aiment l’humidité. Et puis, on peut démarrer les semis bien plus tôt, faire durer la récolte et, pour les plus mordus, avoir des tomates presque toute l’année !
Dans cet article, je vais partager avec vous tout ce que j’ai appris au fil des années sur la culture des tomates en serre. Que vous soyez un débutant curieux ou un jardinier aguerri qui cherche à peaufiner ses techniques, on va explorer ensemble chaque étape, du choix de la serre parfaite jusqu’à la cueillette de ces petits trésors. Préparez-vous à transformer votre passion pour les tomates en une source intarissable de saveurs et de fierté. On y va, les mains dans la terre (enfin, presque) !
Table des matières
Pourquoi cultiver sous serre ses tomates ? les avantages incontestables
Se lancer dans la culture sous serre pour les tomates, c’est un petit investissement, c’est vrai, mais croyez-moi, ça en vaut la peine ! On gagne en quantité et en qualité, et ça, c’est la promesse d’un été réussi. Laissez-moi vous expliquer pourquoi j’adore cultiver mes tomates sous abri.
1. On maîtrise le climat et on prolonge la saison
C’est l’atout numéro un de la serre : on peut gérer l’ambiance pour nos plants de tomates. Fini le stress des dernières gelées printanières ou des premiers frimas de l’automne. Sous serre, la température est plus stable et souvent plus chaude qu’à l’extérieur. Ça veut dire plusieurs choses :
- on démarre les semis super tôt : Dès la fin de l’hiver, on peut lancer nos petites graines. Ça donne une belle avance à nos futurs plants.
- la croissance est plus rapide : La chaleur constante et une bonne lumière aident les plants à pousser plus vite et à être plus costauds.
- la récolte dure plus longtemps : On peut ramasser des tomates des semaines, voire des mois, après ce qui serait possible dehors. Avec un bon équipement, on peut même faire des merveilles et en avoir presque toute l’année.
2. Une protection au top contre les petits et gros bobos
Nos tomates seront bien à l’abri des ennuis :
- les intempéries : La serre, c’est un bouclier contre le vent fort, la grêle, les grosses pluies qui abîment les fleurs et les fruits, ou même les coups de soleil trop intenses.
- les maladies : Plein de maladies, comme le mildiou, adorent l’humidité et les feuilles mouillées. Sous serre, on contrôle mieux l’air et on arrose au pied, ce qui réduit énormément les risques.
- les nuisibles : Même si ce n’est pas une forteresse impénétrable, la serre limite beaucoup l’accès aux insectes embêtants (pucerons, mouches blanches) et aux animaux plus gros (oiseaux, rongeurs) qui peuvent ruiner une récolte. Si on met des filets anti-insectes aux ouvertures, c’est encore mieux.
3. Plus de récolte et des fruits encore meilleurs
Avec des conditions de croissance parfaites, attendez-vous à :
- des rendements plus importants : Des plants en pleine forme, bien protégés, donnent généralement beaucoup plus de fruits par pied.
- des fruits de meilleure qualité : La température stable et l’humidité contrôlée aident les tomates à bien mûrir. Elles sont souvent plus charnues, plus belles et ont un goût plus prononcé, car elles ne subissent pas les chocs climatiques.
- moins de gâchis : Moins de fruits abîmés par la météo ou les maladies, ça veut dire plus de bonnes tomates à manger ou à partager.
4. On peut varier les plaisirs et les cultures
Une serre, ce n’est pas juste pour les tomates, loin de là ! Ça permet de cultiver des variétés de tomates un peu plus fragiles ou exotiques qui auraient du mal à pousser chez nous en extérieur. Et puis, on peut aussi faire des rotations de cultures, et cultiver d’autres légumes ou herbes aromatiques qui aiment la chaleur. C’est une façon géniale d’utiliser tout son espace jardin tout au long de l’année.
En gros, mettre une serre pour ses tomates, c’est choisir la tranquillité d’esprit du jardinier, la générosité d’une nature un peu guidée, et la certitude d’avoir des récoltes abondantes avec un goût incomparable. C’est transformer les petits soucis de la météo en de belles réussites !
Choisir la serre idéale pour vos tomates : un investissement malin
Le choix de votre serre, c’est la première grande décision, et elle est super importante pour le succès de vos tomates. Ce n’est pas juste un toit, c’est un vrai outil de jardinage qu’il faut adapter à ce dont vous avez besoin, à votre budget et à l’endroit où vous habitez.
1. Les différents types de serres : quel matériau et quelle forme choisir ?
Il y a pas mal de serres sur le marché, chacune avec ses points forts et ses points faibles.
- les serres tunnel (film plastique) :
- les + : Super économiques, faciles à monter et à démonter. Idéales pour les grands jardins et les petits budgets. Le film plastique diffuse bien la lumière. Des marques comme Richel Group ou Jardins Animés proposent des modèles robustes, même pour les particuliers.
- les – : Moins jolies, le film plastique ne dure pas éternellement (il faut le changer tous les 3-5 ans), et l’isolation est moins bonne que le verre ou le polycarbonate. Il faut bien penser à l’aération, car elles peuvent vite étouffer.
- les serres en polycarbonate :
- les + : Un très bon compromis entre le verre et le plastique. Le polycarbonate alvéolaire isole bien (environ 20% mieux que le verre simple), est super résistant aux chocs (adieu la grêle et les ballons de foot !), léger et filtre une partie des rayons UV nocifs. Faciles à installer. Des marques comme Palram – Canopia (avec des modèles comme les séries Mythos ou Harmony) ou Hortalia sont des valeurs sûres.
- les – : Un peu moins transparent que le verre (et certains polycarbonates de mauvaise qualité peuvent jaunir un peu avec le temps), et peut-être un peu moins « classe » qu’une serre en verre.
- les serres en verre (horticole ou trempé) :
- les + : La lumière passe à merveille, c’est très esthétique, super durable et ça ne se raye pas facilement. Le verre trempé est bien plus costaud que le verre horticole classique (cinq fois plus résistant) et, s’il casse, ce sont de petits morceaux non coupants. Des fabricants comme Vitavia, Hall’s Greenhouses ou Jardin d’Hiver proposent de belles gammes.
- les – : Plus chères à l’achat et à l’installation, fragiles aux chocs (pour le verre horticole simple), isolent moins bien que le polycarbonate multi-couches, et demandent une structure plus solide (en aluminium ou en acier).
mon conseil : Pour cultiver des tomates, une serre en polycarbonate alvéolaire est souvent le meilleur choix pour un jardinier comme moi. C’est un bon équilibre entre la performance pour la chaleur, la résistance et le prix. Si vous avez le budget et que vous cherchez l’esthétique et la durabilité maximale, une serre en verre trempé est un bel investissement qui dure.
2. La taille et l’emplacement : penser grand et bien exposé !
- la taille : N’ayez pas peur de prendre un peu plus grand que ce que vous imaginez au début ! On regrette rarement d’avoir une serre trop grande, mais souvent d’en avoir une trop petite. Pour une famille moyenne, une serre de 6 à 10 m² permet de caser une bonne douzaine de plants de tomates et quelques autres légumes. Si vous avez de la place, visez au minimum 3m x 2m. Une serre plus grande, c’est aussi une meilleure inertie thermique, donc des conditions plus stables pour vos plantes.
- l’emplacement : C’est capital pour la lumière !
- orientation : L’idéal, c’est d’orienter votre serre est-ouest pour qu’elle profite au maximum du soleil du matin au soir. Si ce n’est pas possible, une orientation nord-sud, ça va aussi.
- ensoleillement : Choisissez un coin qui reçoit au moins 6 à 8 heures de soleil direct par jour, surtout quand les plantes poussent. Évitez l’ombre des arbres ou des bâtiments.
- vent : Protégez votre serre des vents dominants. Un mur, une haie ou une clôture peuvent faire office de brise-vent. Si vous habitez dans une région venteuse, choisissez un modèle de serre plus costaud ou prévoyez un bon ancrage au sol (des pieds de serre à sceller, par exemple, comme les kits d’ancrage en spirale qu’on trouve chez la plupart des fournisseurs).
- accès : Pensez à la facilité d’accès pour l’arrosage, l’entretien et la récolte. C’est toujours plus pratique si une source d’eau et d’électricité est proche.
3. Les équipements essentiels pour un environnement au top
Une serre de base, c’est un bon début, mais pour avoir les meilleures tomates, il y a quelques équipements que je trouve indispensables :
- ouvertures et ventilation : Les lucarnes de toit sont essentielles pour laisser s’échapper la chaleur excessive et gérer l’humidité. Les ouvre-fenêtres automatiques (thermo-réactifs), comme ceux des marques Bayliss Autovent ou Jardibric, sont un super investissement : ils s’ouvrent et se ferment tout seuls selon la température, assurant une ventilation constante sans que vous ayez à y penser. Les portes (doubles si possible) aident aussi à faire circuler l’air.
- thermomètre et hygromètre : Indispensables pour surveiller les conditions. Je vous conseille un modèle combiné digital, comme le Thermo-hygromètre TFA Dostmann ou un équivalent, qui vous donnera les températures et humidités mini/maxi.
- ombrage : En plein été, un voile d’ombrage ou une peinture d’ombrage (type Ombrage Solabiol ou un équivalent) devient nécessaire pour éviter que les plants et les fruits ne « brûlent » et pour garder une température raisonnable.
- arrosage : Un système d’arrosage au goutte-à-goutte, c’est l’idéal pour les tomates sous serre. L’eau va directement aux racines, on gaspille moins, et surtout, les feuilles restent sèches (ce qui prévient les maladies). Des kits d’irrigation goutte-à-goutte Gardena sont très bien, ou des systèmes plus simples comme les oyas (des pots en terre cuite poreux à enterrer) sont aussi très efficaces. Et un programmateur d’arrosage, c’est un vrai confort.
- chauffage (optionnel) : Si vous voulez cultiver l’hiver ou si votre région est très froide, un petit chauffage d’appoint (électrique ou à pétrole, mais attention à bien ventiler) peut être utile. On trouve des chauffages de serre spécifiques, comme le chauffage à pétrole Biogreen Phönix ou des radiateurs électriques avec thermostat.
En choisissant bien votre serre et en l’équipant comme il faut, vous mettez toutes les chances de votre côté pour avoir une culture de tomates sous serre qui cartonne, et qui vous rend la vie de jardinier plus simple.
Le choix stratégique des variétés de tomates pour votre serre
Toutes les tomates ne sont pas faites pour la serre, j’ai appris ça avec le temps. Certaines s’y sentent vraiment comme des poissons dans l’eau, que ce soit pour leur résistance aux maladies, leur besoin de chaleur ou leur façon de pousser. Bien choisir ses variétés, c’est s’assurer non seulement d’avoir plein de tomates, mais aussi qu’elles aient un goût génial.
1. Ce qu’il faut regarder avant de choisir ses tomates pour la serre
Pour une culture sous abri, je privilégie les tomates qui ont ces qualités :
- les variétés indéterminées (à croissance continue) : Celles-là, on les appelle aussi « à croissance illimitée ». Elles sont parfaites pour la serre parce qu’elles continuent de produire des fleurs et des fruits toute la saison. Par contre, il faut bien les tuteurer et les tailler régulièrement. La plupart des variétés anciennes et beaucoup d’hybrides populaires sont indéterminées.
- la résistance aux maladies : La serre réduit les risques, mais elle n’est pas magique. Choisissez des variétés qui résistent naturellement aux maladies courantes comme le mildiou, le fusarium, le verticillium, ou les nématodes. Cherchez les mentions comme « F1 » pour les hybrides ou des indications de résistances (par exemple, ToMV pour le virus de la mosaïque de la tomate).
- la tolérance à la chaleur : Certaines variétés supportent mieux les fortes chaleurs d’été qu’on a souvent sous serre, sans que ça ne nuise à la nouaison (quand la fleur se transforme en fruit).
- la productivité : La serre offre des conditions idéales pour avoir de belles récoltes. Autant choisir des variétés qui donnent beaucoup !
- le goût, bien sûr ! : Ne sacrifiez jamais le plaisir du goût ! La culture sous serre permet d’obtenir des saveurs vraiment incroyables.
2. Mes coups de cœur : des variétés parfaites pour la serre
Voici quelques-unes des variétés de tomates qui, selon mon expérience, sont excellentes sous serre, pour leur goût, leur générosité et leur adaptation à cet environnement protégé :
pour les classiques et les gourmandes :
- marmande : Même si on la cultive souvent dehors, la Marmande est plus régulière sous serre et mieux protégée de l’éclatement. Elle a une chair ferme et un goût bien équilibré.
- cœur de bœuf : Très charnue, peu de graines, un goût doux et sucré. Elle adore la chaleur constante de la serre pour se développer pleinement. On trouve de très bonnes graines de ces variétés anciennes chez des semenciers comme Baumaux ou Kokopelli.
- saint-pierre : Super productive, de taille moyenne, elle est résistante et a une chair bien juteuse. Un excellent choix pour les salades.
- cornue des andes (andine cornue) : Une variété allongée, très charnue, avec peu de jus. Parfaite pour les sauces et les coulis, et un goût excellent. Elle donne beaucoup sous serre.
pour les petites tomates (cerises, cocktail) :
- sweet cherry : Très sucrée, résistante et incroyablement productive. Parfaite pour l’apéro !
- gardener’s delight : Très fiable et productive, avec plein de grappes de petites tomates rouges sucrées.
- black cherry : Une tomate cerise foncée, très parfumée et originale.
- Des marques comme Vilmorin, Caillard ou Germinance (pour le bio) proposent une large gamme de graines de ces petites merveilles.
pour les variétés hybrides (f1) : plus de résistance et plus de tomates
- montfavet h63-5 : Une valeur sûre pour la productivité et la résistance. Un classique, mais toujours efficace.
- délice f1 : Très précoce et productive, elle est bien adaptée si vous êtes dans une région un peu plus fraîche.
- maestria f1 : Super résistante au mildiou et à d’autres maladies, très productive, avec une chair ferme et un goût équilibré. C’est un choix de plus en plus populaire, même pour les jardiniers amateurs. Les semences hybrides F1 sont généralement disponibles chez les grands distributeurs de semences.
- phantasia f1 : Reconnue pour sa grande résistance au mildiou, elle est idéale si vous habitez dans une région humide.
3. L’importance des bonnes graines
Peu importe la variété que vous choisissez, la qualité de vos graines est cruciale.
- graines bio et non traitées : Je privilégie toujours les graines issues de l’agriculture biologique, sans traitement chimique. Des entreprises comme Graines Voltz (pour les pros) ou La Semence Bio et Kokopelli (pour les particuliers et pour les variétés anciennes que l’on peut ressemer) sont de bonnes adresses.
- variétés anciennes et reproductibles : Si vous voulez récolter vos propres graines chaque année et préserver la diversité, choisissez des variétés qui ne sont pas hybrides (non F1).
- vérifiez la date de péremption : Des graines trop vieilles germent moins bien, c’est dommage.
En choisissant bien vos variétés et en vous procurant des graines de qualité, vous mettez toutes les chances de votre côté pour avoir une récolte de tomates sous serre généreuse et pleine de saveurs !
Préparer le sol: le secret d’une bonne récolte de tomates sous serre
Avoir la bonne serre et les bonnes graines, c’est déjà un excellent début. Mais pour que nos tomates s’épanouissent vraiment, il faut leur offrir le meilleur des sols. C’est un peu leur garde-manger, alors on va le bichonner !
1. Le sol idéal pour des tomates en pleine forme
Les tomates sont gourmandes, très gourmandes. Elles ont besoin d’un sol riche, léger et bien drainé pour développer de belles racines et donner plein de fruits.
- la richesse du sol : Vos tomates vont puiser beaucoup de nutriments. Alors, avant de planter, je vous conseille d’incorporer généreusement de la matière organique. Pour moi, c’est un mélange de compost bien mûr et de fumier décomposé (si vous en avez, c’est un plus !). On peut aussi ajouter du terreau spécial potager de bonne qualité, comme ceux de marques réputées qui proposent des mélanges enrichis pour tomates ou légumes du soleil. Environ 10 à 15 cm de matière organique, ça ne fait jamais de mal.
- le drainage : Les tomates n’aiment pas avoir les pieds dans l’eau. Si votre sol est lourd et argileux, ajoutez du sable de rivière ou du gravier fin pour améliorer le drainage. Une bonne solution peut être de cultiver sur des buttes ou dans des bacs de culture surélevés à l’intérieur de la serre. Ça permet un meilleur contrôle du substrat et un drainage parfait.
- le ph du sol : Les tomates préfèrent un pH légèrement acide à neutre, idéalement entre 6 et 7. Si vous avez un doute sur le pH de votre sol, un petit kit de test pH, qu’on trouve facilement en jardinerie, comme le pH-mètre Digital HANNA Instruments ou des kits de test pH Rapitest, peut vous aider à l’ajuster si besoin avec de la chaux (pour un sol trop acide) ou du soufre (pour un sol trop alcalin).
2. La désinfection et la rotation des cultures sous serre
Sous serre, le sol est cultivé année après année au même endroit, ce qui peut favoriser l’accumulation de maladies. C’est pourquoi la désinfection et la rotation sont importantes.
- la désinfection solaire (solarisation) : C’est une méthode que j’aime bien, elle est naturelle. En plein été, après la récolte, arrosez copieusement votre sol, puis couvrez-le avec une bâche plastique transparente épaisse (type bâche de serre de 100 à 200 microns). Laissez-la en place pendant 4 à 6 semaines. La chaleur du soleil va monter et « cuire » la surface du sol, éliminant une bonne partie des champignons, bactéries et graines d’adventices. C’est simple et efficace !
- la rotation des cultures : Même sous serre, c’est crucial. Ne plantez jamais des tomates au même endroit deux années de suite. Alternez avec d’autres familles de légumes. Par exemple, après les tomates (solanacées), mettez des haricots (légumineuses), puis des salades (feuillus) ou des courges. Ça permet au sol de se régénérer et de casser les cycles des maladies spécifiques. Si votre serre est petite, utilisez des sacs de culture géants ou des pots de grande taille (minimum 30 litres par plant de tomate), que vous pourrez déplacer ou dont vous pourrez renouveler le substrat. Des sacs de culture en feutre géotextile, comme ceux de la marque Root Pouch ou Smart Pot, sont super pour ça, car ils favorisent l’aération des racines.
Semer et planter : les premiers pas de vos futures tomates
Maintenant que le sol est prêt, il est temps de mettre nos petites graines en terre et de voir la magie opérer. Le démarrage est une étape délicate, mais ô combien gratifiante !
1. Le semis : partir du bon pied
Démarrer ses semis sous serre permet de prendre une sacrée avance.
- quand semer ? Dans ma région (sud de la France), je commence généralement les semis dès fin février début mars, pour une plantation en pleine terre de la serre fin avril début mai. Adaptez la date à votre climat : comptez 6 à 8 semaines entre le semis et la plantation des jeunes plants.
- le substrat de semis : Utilisez un terreau spécial semis fin et léger, bien drainant et stérile. C’est essentiel pour éviter les maladies des jeunes plantules. Des marques comme Compo Sana ou Or brun proposent d’excellents terreaux de semis.
- comment semer ? Semez les graines à environ 1 cm de profondeur dans des petites barquettes à semis ou des mini-mottes. Espacez-les de quelques centimètres. Recouvrez légèrement de terreau, tassez doucement et arrosez avec un pulvérisateur pour ne pas déplacer les graines.
- la chaleur pour la germination : Les tomates ont besoin de chaleur pour germer, idéalement entre 20 et 25°C. Si votre serre est encore un peu fraîche à cette période, un tapis chauffant pour semis (type Garland Big Start ou équivalent) sous vos barquettes fera des merveilles pour accélérer la germination.
- le repiquage : Quand vos plantules ont 2-3 vraies feuilles (en plus des cotylédons), il est temps de les repiquer. Prenez-les délicatement par une feuille (jamais par la tige !) et transplantez-les dans des godets individuels de 8-10 cm de diamètre, remplis de terreau de rempotage. Enterrez-les jusqu’aux cotylédons pour favoriser l’enracinement sur la tige.
2. La plantation en serre : mettre les plants en place
Une fois que vos jeunes plants sont bien costauds et que tout risque de gelée est écarté, il est temps de les mettre en pleine terre dans la serre.
- la bonne période : Chez moi, c’est souvent fin avril, début mai, quand le sol est bien réchauffé (autour de 15°C minimum) et que les journées sont plus longues.
- l’espacement : Les tomates ont besoin d’espace pour bien se développer. Je les plante généralement tous les 60 à 80 cm sur le rang, et les rangs sont espacés d’au moins 80 cm à 1 mètre. Ça permet une bonne circulation de l’air, essentielle pour éviter les maladies.
- comment planter ? Creusez un trou profond. Si vos plants sont un peu « filants » (tiges longues), vous pouvez les enterrer jusqu’aux premières feuilles. La tige enterrée développera des racines supplémentaires, ce qui rendra le plant plus robuste. Arrosez abondamment juste après la plantation.
- le tuteurage : C’est indispensable pour les tomates indéterminées. Plantez des tuteurs solides dès la plantation, ou mettez en place un système de ficelles suspendues (méthode de culture sur fil) à partir de la structure de la serre. J’utilise souvent des tuteurs en spirale galvanisés de 1,80 m à 2 m de haut, qui soutiennent bien la plante sans qu’on ait besoin de l’attacher constamment. Pour les plants grimpants, des clips à tomates (qu’on trouve en sachets de 100 chez Jardibric ou d’autres marques) sont pratiques pour fixer la tige au tuteur.
L’entretien au quotidien : chouchouter vos tomates sous serre
Une fois plantées, nos tomates ont besoin de nos soins attentifs pour donner le meilleur d’elles-mêmes. C’est là qu’on passe le plus de temps avec elles, et chaque geste compte.
1. L’arrosage : la clé de la réussite
L’eau, c’est la vie, surtout pour les tomates ! Mais attention, sous serre, l’arrosage demande une attention particulière.
- fréquence et quantité : Les tomates ont besoin d’un arrosage régulier et profond, surtout quand elles commencent à produire des fruits. En pleine chaleur, ça peut être tous les jours, voire deux fois par jour pour les petits plants en pots. Mais attention à ne pas laisser le sol détrempé. Le mieux est de vérifier l’humidité du sol avec le doigt.
- comment arroser ? Toujours au pied de la plante, jamais sur le feuillage ! Ça évite la propagation des maladies comme le mildiou. Un système de goutte-à-goutte est vraiment le top sous serre. J’utilise un kit Gardena Micro-Drip qui me facilite énormément la vie. On peut même y ajouter un programmateur d’arrosage (comme le modèle C 1030 Plus de Gardena ou un équivalent de chez Orbit) pour automatiser les arrosages, c’est génial quand on s’absente. Les oyas, ces pots en terre cuite à enterrer, sont aussi une super solution pour un arrosage lent et diffus.
- qualité de l’eau : Si possible, utilisez de l’eau de pluie. Elle est à température ambiante et ne contient pas de chlore. Un bon récupérateur d’eau de pluie (j’en ai un de 500 litres de chez Bellijardin) près de la serre, c’est l’idéal.
2. La taille des tomates : un geste essentiel
La taille est indispensable pour les tomates indéterminées sous serre. Elle permet de concentrer l’énergie de la plante sur la production de fruits et d’améliorer la circulation de l’air.
- les gourmands : Ce sont ces petites pousses qui apparaissent à l’aisselle des feuilles, entre la tige principale et une branche. Il faut les éliminer dès qu’ils apparaissent, quand ils sont petits (2-3 cm), en les pinçant simplement avec l’ongle. Si vous les laissez pousser, la plante va s’épuiser à faire du feuillage au détriment des fruits. Un bon sécateur à pointe fine (comme le Fiskars P32 ou un modèle de chez Bahco) est utile si les gourmands sont plus gros.
- l’effeuillage : Quand les premiers fruits commencent à se former, je retire les feuilles basses qui jaunissent ou touchent le sol. Ça améliore l’aération et réduit les risques de maladies. On peut aussi enlever quelques feuilles au-dessus des grappes de fruits qui ont déjà bien grossi, pour que le soleil les atteigne mieux et qu’elles mûrissent plus vite. Mais attention, pas trop, les feuilles sont les « panneaux solaires » de la plante !
- l’étêtage (ou décapitation) : Vers la fin de saison (fin août début septembre dans ma région), quand la plante a formé 4 à 5 bouquets de fruits (ou plus, selon la hauteur de votre serre), je coupe la tête de la tige principale juste au-dessus du dernier bouquet. Ça permet à la plante de concentrer toute son énergie sur la maturation des fruits déjà formés, au lieu de produire de nouvelles fleurs qui n’auraient pas le temps de mûrir.
3. La pollinisation : un coup de pouce nécessaire sous serre
Sous serre, il n’y a pas toujours assez de vent ou d’insectes pour assurer une bonne pollinisation. Sans ça, pas de fruits !
- secouer les plants : C’est la méthode la plus simple. Chaque jour, en fin de matinée quand les fleurs sont bien ouvertes et que l’air est sec, je secoue doucement les tuteurs ou les ficelles de mes plants de tomates. Ça libère le pollen et favorise la fécondation.
- utiliser un pinceau : Pour les plus minutieux, on peut passer délicatement un petit pinceau (un pinceau d’écolier propre fait l’affaire) de fleur en fleur pour transporter le pollen.
- bourdons auxiliaires (pour les grandes serres) : Pour les grosses productions, certains jardiniers utilisent des ruches de bourdons spécifiques, comme ceux de Koppert Biological Systems, qui sont des pollinisateurs hors pair. Mais c’est plutôt pour les professionnels !
4. La fertilisation : nourrir les gourmandes
Les tomates sont de grosses mangeuses. Elles ont besoin d’être nourries tout au long de leur cycle.
- au moment de la plantation : En plus du compost, j’ajoute souvent un peu d’engrais organique riche en phosphore et potassium, comme de la corne broyée ou de la farine d’os, pour favoriser le développement des racines et la floraison.
- pendant la croissance : Une fois que les premiers fruits commencent à se former, je commence les apports réguliers. J’alterne entre :
- Un purin d’ortie dilué à 10%, excellent pour stimuler la croissance et renforcer la plante.
- Un engrais liquide spécial tomates (comme le Fertiligène Engrais Tomates & Légumes ou l’Algoflash Engrais Tomates), en respectant bien les doses, une fois par semaine ou tous les quinze jours.
- Un apport de potasse (cendres de bois si elles proviennent de bois non traité, ou de la vinasse de betterave), ça aide à la fructification et au goût.
- les signes de carence : Si les feuilles jaunissent entre les nervures, c’est souvent un signe de manque de magnésium. On peut corriger ça avec une pulvérisation de sel d’Epsom (sulfate de magnésium) dilué dans l’eau.
En bonus : comment font les professionnels pour cultiver sous serre ?
Chez les agriculteurs professionnels, la préparation du sol est une étape essentielle pour obtenir une production de tomates abondante et de qualité. Tout commence par un sous-solage en profondeur pour aérer la terre et favoriser un bon enracinement. Ensuite, ils incorporent un engrais bio, comme le fumier en granulés d’OvinAlp, qui apporte des nutriments naturels et stimule la vie microbienne du sol. Après cela, une enfouisseuse de pierres est utilisée pour nettoyer et affiner le sol en enterrant cailloux et débris, créant une couche de terre fine, parfaite pour la culture.
Mais ce n’est pas tout : ils installent ensuite un film de paillage plastique pour empêcher la pousse des mauvaises herbes et maintenir l’humidité du sol. Par-dessous ce film, ils posent un système de goutte-à-goutte, qui permet d’irriguer précisément chaque pied de tomate tout en économisant l’eau. Et croyez-moi, le rendement obtenu avec cette méthode est tout simplement impressionnant.
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