Palit GeForce RTX 5070 Ti GameRock

Nvidia RTX 5070 Ti : la promesse d’un rêve…

On y a cru. Quand Nvidia a levé le voile sur la RTX 5070 Ti, tout laissait penser qu’on tenait enfin la carte capable de réconcilier performances haut de gamme et tarif raisonnable. Une sorte d’équilibre parfait entre puissance brute, innovations dopées à l’intelligence artificielle et accessibilité financière. Sur le papier, c’était un coup de maître.

Mais les fiches techniques ont parfois tendance à embellir la vérité. Après plusieurs jours à la malmener dans nos benchmarks, à la pousser dans ses retranchements sur les derniers AAA, puis à scruter ses comportements thermiques et énergétiques, le verdict s’est affiné. Oui, cette RTX 5070 Ti en a sous le capot. Oui, son DLSS 4 et ses capacités d’upscaling basées sur l’IA impressionnent. Mais tout n’est pas aussi simple qu’espéré.

Derrière les promesses de performances record se cache une carte fascinante… et frustrante à la fois. Un concentré de technologie qui alterne entre moments de grâce et petites désillusions, souvent liées à sa disponibilité désastreuse et à un positionnement qui la place dans une zone floue du catalogue Nvidia. Un ascenseur émotionnel, autant pour les joueurs que pour les testeurs.

Alors, la carte graphique RTX 5070 Ti est-elle vraiment la carte de l’année ou simplement un mirage bien marketé ? On vous raconte tout, sans filtre, comme si vous étiez à nos côtés pendant ces longues heures de test.

MSI NVIDIA GeForce RTX 5070 Ti 16G Ventus
MSI NVIDIA GeForce RTX 5070 Ti 16G Ventus
★★★★★ 4.6 / 5.0 (78 avis)
Achetée 1029 euros dès la mise en vente, j’en suis satisfait. Oui c’est une Ventus, oui je ne l’ai pas eu au MSRP, mais ça reste une bonne carte et clairement pas aussi bruyante comme décrite sur les reviews.
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Table des matières

Une génération qui change les codes

Dès qu’on sort la RTX 5070 Ti de sa boîte, une première surprise saute aux yeux : aucune Founders Edition à l’horizon. Nvidia a choisi de laisser le champ libre à ses partenaires, confiant aux constructeurs tiers le soin de donner vie à cette nouvelle génération. Et sur ce point, le résultat est aussi varié que spectaculaire.

Durant nos essais, plusieurs modèles se sont succédé sur notre banc de test : la MSI Ventus, la Palit GameRock et la MSI Vanguard. Trois interprétations d’un même GPU, trois philosophies du refroidissement. Toutes partagent cependant une constante : un système de dissipation impressionnant, presque surdimensionné pour la puce qu’elles abritent. On a parfois l’impression de manipuler une carte prévue pour un GPU de gamme supérieure.

La Palit GameRock, notamment, nous a laissés bouche bée. Son carénage est identique à celui des RTX 5080 et 5090 : un radiateur massif, trois ventilateurs aux dimensions démesurées, un design aux finitions soignées et un RGB à la fois discret et élégant. Le tout respire la qualité. Le revers de la médaille, c’est un poids conséquent qui impose d’utiliser le support inclus dans la boîte pour éviter toute torsion du port PCIe. Palit va même jusqu’à fournir un câble aRGB pour synchroniser l’éclairage avec le reste du setup — un petit détail, certes, mais qui témoigne d’un vrai souci d’harmonie pour les configurations haut de gamme.

Reste une question qui nous a accompagnés tout au long du test : faut-il vraiment un tel arsenal de refroidissement pour une carte affichant 300 watts ? À ce stade, difficile de trancher, mais on sent que Nvidia a voulu imposer une nouvelle norme de design, quitte à en faire un peu trop.

Autre curiosité, plus technique cette fois : le connecteur d’alimentation. La RTX 5070 Ti adopte le même 12VHPWR à trois fois huit broches que la RTX 5080, alors que son TDP se limite à 300 watts, à peine 15 watts de plus que la RTX 4070 Ti Super. D’un point de vue purement électrique, deux connecteurs auraient largement suffi. Ce choix n’est donc pas dicté par la nécessité, mais plutôt par une logique de standardisation, ou peut-être une marge de sécurité pensée pour les modèles overclockés. Un petit détail, mais révélateur de la direction que prend cette génération.

Palit GeForce RTX 5070 Ti GameRock
Palit GeForce RTX 5070 Ti GameRock phantom

Des caractéristiques qui laissent perplexe

Quand on plonge dans la fiche technique de la RTX 5070 Ti, un léger malaise s’installe. Les chiffres ne mentent pas, mais ils ne font pas rêver non plus. Nvidia parle de nouveauté, mais à y regarder de plus près, on a plutôt l’impression d’une évolution timide, presque prudente.

La carte aligne 8960 cœurs CUDA, contre 8448 sur la RTX 4070 Ti Super. À peine 5 % de mieux, autant dire une marge insignifiante à ce niveau de gamme. La mémoire passe bien à la GDDR7, plus rapide sur le papier, mais la quantité reste figée à 16 Go. Le bus mémoire, lui, n’évolue pas d’un iota : toujours 256 bits. Rien de révolutionnaire ici, juste des ajustements mineurs.

Et c’est bien là tout le paradoxe de cette génération. La RTX 5070 Ti se présente comme un nouveau modèle, mais son ADN trahit une parenté évidente avec sa devancière. À vrai dire, elle ressemble davantage à une 4070 Ti Super légèrement boostée qu’à une véritable refonte architecturale. Un peu comme si Nvidia avait simplement tourné quelques curseurs vers le haut pour faire passer le message d’une “nouvelle” carte.

Ce sentiment se renforce quand on se souvient que la 4070 Ti Super elle-même n’était déjà qu’un rafraîchissement de la 4070 Ti originale, qui plafonnait à 12 Go de VRAM. Trois versions d’une même base technologique en moins de deux ans : la marque semble désormais préférer peaufiner l’existant plutôt que bouleverser la hiérarchie du marché.

Pour ceux qui ont connu les grandes années où chaque génération Nvidia apportait un bond de 20 à 30 % de performances, le contraste est saisissant. Ce n’est plus la course à la puissance brute, mais une gestion méticuleuse de l’écosystème presque une stratégie d’optimisation à long terme. Et pour les joueurs, la question se pose : faut-il encore parler de “nouvelle génération” quand les écarts deviennent si minces ?

ChatGPT a dit :

L’installation et les premières sensations

Vient le moment tant attendu : celui où la RTX 5070 Ti prend place dans notre PC de test. Une configuration bien équilibrée, bâtie autour d’un Ryzen 9 9800X3D, de 32 Go de DDR5 à 6000 MHz et d’une carte mère Asus X870E compatible PCIe 5.0. Une base solide, taillée pour révéler le vrai potentiel du GPU. Dès l’allumage, on sent que quelque chose se prépare.

Les premiers benchmarks confirment rapidement une impression étonnante : cette carte ne chauffe presque pas. Sur le modèle Palit GameRock, la température plafonne à 63 °C, et la MSI Ventus reste encore plus sage, autour de 60 °C. Des chiffres impressionnants qui justifient au moins partiellement la taille massive des systèmes de refroidissement. Les ventilateurs tournent lentement, dans un murmure à peine perceptible. Même en pleine session de jeu, la carte reste d’un silence exemplaire. À tel point que le mode “silencieux” proposé par le double BIOS semble totalement inutile : le mode “performance” suffit largement pour allier puissance et discrétion.

Côté consommation, pas de mauvaise surprise. La carte respecte scrupuleusement les 300 watts annoncés, sans pic anormal ni surtension imprévue. Une alimentation de 850 watts se montre parfaitement adaptée, et Asus le souligne d’ailleurs dans ses recommandations officielles avec sa gamme Prime. L’ensemble inspire confiance et stabilité, une sensation rare dans un contexte où la chasse aux watts reste souvent source de compromis.

Dans ces premières minutes de test, la RTX 5070 Ti séduit par sa maîtrise thermique et acoustique. On sent qu’elle en a sous le pied, mais qu’elle le fait avec élégance, sans bruit ni surchauffe. Un début prometteur, qui donne envie de voir ce qu’elle a réellement dans le ventre une fois lancée dans l’arène des gros jeux.

Nvidia RTX 5070 Ti MSI Ventus 3X
Nvidia RTX 5070 Ti MSI Ventus 3X

Les performances en jeu : entre promesses tenues et faux espoirs

C’est là que tout se joue. Une carte graphique peut briller par son silence et sa température maîtrisée, mais c’est sur le terrain, manette ou souris en main, qu’elle révèle sa vraie nature. Nous avons donc soumis la RTX 5070 Ti à une série de tests exigeants, couvrant aussi bien les blockbusters récents que les moteurs les plus capricieux, en 1440p et 4K. Et le résultat, s’il reste solide, ne déclenche pas l’enthousiasme qu’on espérait.

Sur Cyberpunk 2077, réglages élevés, ray tracing activé, mais sans DLSS, la RTX 5070 Ti affiche 96 FPS de moyenne, là où la RTX 4070 Ti Super plafonne à 81 FPS. Un bond de 18 %, très correct. Mais il faut le dire : Cyberpunk est l’un des jeux les mieux optimisés pour l’architecture Blackwell. Sur d’autres titres, la magie opère beaucoup moins.

Alan Wake 2, connu pour faire plier bien des GPU, montre 24 % de gain en 1440p et 27 % en 4K, ce qui reste impressionnant. Sur Black Myth: Wukong, l’écart se réduit, 17 % en 1440p, 27 % en 4K. Jedi Survivor reste dans la moyenne, 20 % et 25 % respectivement. Indiana Jones and the Great Circle, plus récent mais moins optimisé, ne décolle pas au-delà de 16 % en 1440p et 20 % en 4K. À l’inverse, The Witcher 3 profite pleinement des améliorations, avec 30 % de mieux en 1440p et 35 % en 4K, preuve que les moteurs plus anciens peuvent encore bénéficier de la puissance brute.

En moyenne, sur l’ensemble de nos tests, la RTX 5070 Ti offre 22 % de gain en 1440p et 27 % en 4K par rapport à la 4070 Ti Super. De quoi rester dans le haut du panier, mais loin des 30 % promis par Nvidia. Et surtout, en dessous de ce que l’on attendait d’un saut de génération. Ce n’est pas une révolution, mais une évolution maîtrisée.

Les benchmarks synthétiques confirment ce constat. 3DMark Time Spy affiche 27 862 points, contre 23 943 pour la 4070 Ti Super, soit 16 % d’écart. Sur Time Spy Extreme, on grimpe à 25,5 %, tandis que Port Royal, orienté ray tracing, montre une progression plus spectaculaire de 39 %, reflet direct des nouveaux RT cores Blackwell.

La carte graphique RTX 5070 Ti fait le job, et parfois même mieux qu’espéré. Mais elle peine à créer l’effet “waouh” qu’on associe habituellement à une nouvelle génération Nvidia. Ce n’est pas un monstre révolutionnaire, c’est une carte efficace, disciplinée, presque trop sage pour son propre bien.

La vraie surprise : une RTX 4080 déguisée

C’est en creusant un peu plus loin dans nos tests que la RTX 5070 Ti révèle sa véritable nature. Et là, surprise : les chiffres ne mentent pas, mais ils déstabilisent. En 4K, les performances sont quasi identiques à celles d’une RTX 4080. L’écart ? Moins de 1 %. En 1440p, il grimpe à peine à 3 %. Autrement dit, dans la majorité des cas, on joue littéralement sur le même niveau de fluidité. Sur Hogwarts Legacy ou Indiana Jones and the Great Circle, les résultats sont parfois au dixième de FPS près.

Ce constat change tout. On pensait tester une carte censée se placer juste sous la RTX 5080, mais on se retrouve avec une RTX 4080 rebadgée, plus compacte, plus sobre, et surtout bien moins chère. Ce n’est plus une concurrente du haut de gamme, c’est presque une substitution déguisée. Et c’est là tout le paradoxe de Nvidia : proposer un produit incroyablement performant pour son prix, tout en brouillant complètement les repères habituels de la gamme.

Car si la RTX 5070 Ti tutoie la 4080, elle ne se laisse distancer que de 11 % en moyenne face à la RTX 5080. Une différence dérisoire quand on sait que 300 euros séparent théoriquement les deux modèles. Le rapport performance/prix bascule donc nettement en faveur de la petite sœur, qui devient de facto le meilleur compromis du catalogue Blackwell.

Mais ce rapprochement entre générations n’est pas sans conséquence. Quand une carte dite “70 Ti” égale une carte “80” d’il y a quelques mois, tout l’équilibre de la gamme se retrouve chamboulé. Nvidia joue une partition subtile, peut-être trop : séduire les joueurs avec des gains concrets tout en maintenant la hiérarchie commerciale. Et au final, c’est le consommateur averti qui tire son épingle du jeu, du moins tant que les prix restent sous contrôle.

La confrontation avec AMD : un duel au sommet

Il fallait bien que la comparaison arrive. Face à la Radeon RX 7900 XTX, la carte d’AMD censée incarner le meilleur rapport puissance/prix du moment, la RTX 5070 Ti se retrouve dans une bataille d’égal à égal. Et pour une fois, le match est d’une rare intensité.

En performances brutes, difficile de départager les deux rivales. En 1440p comme en 4K, l’écart ne dépasse jamais les 2 %, une marge si fine qu’elle tient presque du hasard statistique. Sur certains titres, la balance penche du côté de Nvidia, sur d’autres, AMD reprend la main. Rainbow Six Siege illustre parfaitement cette alternance : 321 FPS pour la RTX 5070 Ti, 268 FPS pour la Radeon, un écart net… mais inversé sur Forspoken ou Avatar: Frontiers of Pandora, où la RX 7900 XTX reprend le dessus. Bref, c’est du pile ou face à chaque benchmark.

Mais la vraie différence ne se joue pas sur la puissance brute. Elle se niche dans deux domaines où Nvidia garde encore l’avantage. Le premier, c’est le ray tracing, où ses RT Cores de nouvelle génération continuent de creuser l’écart. Les reflets, les ombres et les effets de lumière affichent une précision et une stabilité supérieures, notamment à haute résolution. AMD a beau progresser, l’avance de Nvidia sur ce terrain reste tangible.

Le second point, c’est celui des technologies propriétaires. D’un côté, DLSS 4 et son multi-frame generation qui sublime littéralement les performances tout en maintenant une image d’une netteté bluffante. De l’autre, le FSR 3 d’AMD, plus ouvert mais aussi plus irrégulier selon les titres. Et c’est précisément ici que Nvidia abat sa meilleure carte. Son écosystème IA est plus mature, mieux intégré, et surtout plus cohérent. Le joueur n’a rien à paramétrer, tout fonctionne, et c’est cette simplicité invisible qui fait souvent la différence une fois en jeu.

ASRock gddr6 RX7900XTX phantom
ASRock gddr6 RX7900XTX phantom

DLSS 4 : la révolution tant attendue ?

C’est ici que Nvidia joue son plus gros atout. Le DLSS 4 et sa multi-frame generation ne sont pas qu’une évolution du super-sampling : c’est une démonstration de puissance IA à l’état pur. En l’activant, les compteurs s’affolent littéralement.

Sur Cyberpunk 2077, en 4K, ray tracing activé et DLSS 4 en mode performance, la RTX 5070 Ti pulvérise les limites avec 252 FPS de moyenne. Oui, 252 FPS sur un des jeux les plus exigeants du marché. On reste quelques secondes incrédules, à vérifier trois fois les chiffres tant ils paraissent absurdes. Sur Counter-Strike 2, les résultats tiennent du surnaturel : 410 FPS en 1440p, contre 183 FPS pour une RTX 4070 Ti Super équipée de l’ancien frame generation. Même constat sur Jedi Survivor, où l’on passe la barre des 355 FPS, et sur Shadow of the Tomb Raider, qui grimpe à 215 FPS en 4K. Des performances qui, il y a encore deux ans, semblaient tout bonnement impossibles.

Mais la prouesse ne s’arrête pas aux chiffres. La qualité d’image a elle aussi franchi un cap. Après plusieurs dizaines d’heures passées sur Cyberpunk 2077 avec le DLSS 4 activé, difficile de distinguer le rendu natif du rendu généré. Les artefacts, autrefois fréquents, ont quasiment disparu. Seuls quelques micro-glitchs ponctuels rappellent que l’image n’est pas entièrement “réelle”. Le secret ? Un modèle Transformer dopé à l’apprentissage profond, capable de reconstruire chaque image avec une précision presque photographique.

Pourtant, derrière cette débauche de puissance, se cache un paradoxe troublant. Car si le DLSS 4 multiplie les images à l’écran, il ne réduit pas pour autant la latence d’entrée. En clair, même à 252 FPS affichés, le temps de réponse reste celui du framerate d’origine. Si le jeu tournait à 60 FPS en natif, la réactivité restera celle d’un 60 FPS, même si l’écran en affiche quatre fois plus. Le résultat visuel est bluffant, mais les inputs souris ne gagnent pas en vivacité. C’est une expérience étrange, presque déroutante : le jeu paraît plus fluide, mais ne “répond” pas plus vite.

Nvidia mise sur Reflex pour compenser cette latence, et dans une certaine mesure, ça fonctionne. Mais Reflex existait déjà, et son efficacité ne dépend pas du DLSS 4. Autrement dit, la nouvelle génération d’upscaling IA ne change pas la donne pour les joueurs compétitifs. Pour eux, le DLSS 4 reste un outil à double tranchant : spectaculaire à l’œil, mais potentiellement trompeur sur la sensation de réactivité.

Un overclocking enfin gratifiant

Bonne nouvelle pour les passionnés de tuning : l’overclocking redevient enfin intéressant. Après plusieurs générations de cartes RTX bridées par un TDP trop serré et des gains anecdotiques (2 à 3 % au mieux), la RTX 5070 Ti marque un vrai retour à la flexibilité.

La mémoire GDDR7 s’avère étonnamment docile : nous avons pu la pousser à +1700 MHz sans la moindre instabilité. Le GPU, lui, encaisse +250 MHz sans broncher. Résultat : +6 % de performances en moyenne, avec des pointes à +10 % sur certains titres exigeants comme Horizon Forbidden West.
Le tout, avec des températures contenues autour de 67 °C, preuve d’une marge thermique confortable.

Fait révélateur : nous avons atteint la limite du slider d’MSI Afterburner, et dû basculer sur Asus GPU Tweak pour continuer à grimper. Les gains restaient mesurables, signe d’un véritable potentiel caché.

Petit bémol : sur le modèle MSI Ventus que nous avons testé, la limite de TDP reste bloquée à 100 %, sans possibilité de la relever à 105 % ou 110 % comme chez certains concurrents. Un choix surprenant, car avec un TDP déjà généreux de 300 W, la carte aurait pu offrir un peu plus de liberté à ceux qui aiment flirter avec les limites.

Les performances en production : là où la RTX 5070 Ti fait vraiment la différence

Si les gains en jeu restent mesurés, c’est du côté de la production et du travail créatif que l’architecture Blackwell dévoile enfin tout son potentiel. Nous avons passé la carte au crible dans plusieurs logiciels professionnels, et cette fois, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Sur DaVinci Resolve, les temps de rendu chutent nettement face à la génération précédente. Blender profite à plein des nouveaux cœurs CUDA et des RT Cores remaniés : le rendu sous Cycles s’accélère de manière spectaculaire. Même constat sous D5 Render, utilisé dans le monde de l’architecture, où la fluidité du rendu temps réel impressionne.
Plus surprenant encore, les modèles de langage locaux (LLM) profitent aussi de cette nouvelle architecture, même si, sous Windows, certains outils ne sont pas encore pleinement optimisés pour les RTX 5000.

C’est toutefois V-Ray qui met tout le monde d’accord : les gains sont tout simplement massifs. Pour ceux qui alternent entre gaming et création de contenu, montage vidéo, rendu 3D, mixage audio avec plugins IA, la RTX 5070 Ti offre un bond réel et tangible.
Les suites Adobe Premiere Pro et DaVinci Resolve exploitent pleinement la puissance des cœurs CUDA, là où les cartes Radeon continuent de marquer le pas.

Au final, c’est peut-être le meilleur argument d’achat pour ceux qui possèdent déjà une RTX 4000 : l’usage professionnel. En jeu pur, la progression reste modeste. Mais pour la production, la RTX 5070 Ti s’impose comme un véritable accélérateur de workflow.

Le drame du lancement : quand le prix et le stock trahissent la promesse

C’est ici que le rêve commence à se fissurer. Sur le papier, la RTX 5070 Ti avait tout pour séduire : un MSRP de 884,95 euros, soit 100 euros sous la Radeon RX 7900 XTX et au même niveau que la RTX 4070 Ti Super. Des performances équivalentes à une RX 7900 XTX, les technologies Nvidia en prime, le choix semblait évident.

Mais dans la réalité, le lancement a été un cauchemar. Le jour J, à 15h pile, nous étions derrière nos écrans à rafraîchir frénétiquement Materiel.net, TopAchat, LDLC et Cybertek. Et là, la douche froide : stock zéro en une fraction de seconde. Impossible d’ajouter quoi que ce soit au panier. Les rares cartes disponibles affichaient des prix délirants : 1100, 1200, 1300 euros, et certains modèles premium grimpaient même jusqu’à 1400 euros. Calcul fait, le prix moyen réel se situe autour de 1130 euros, soit 245 euros de plus que le MSRP annoncé.

Cette inflation change totalement la donne. À 885 euros, la carte était la meilleure recommandation possible, une alternative claire à AMD. À 1130 euros, elle devient même plus chère que la RX 7900 XTX, pourtant légèrement moins équipée. L’équation performance-prix s’inverse, et ce sont les joueurs qui en subissent les conséquences.

Mais qui est responsable ? La réponse n’est pas simple. Nvidia fixe le prix conseillé, les constructeurs ajoutent leur système de refroidissement et ajustent leur tarif, et les revendeurs appliquent leurs marges. Quelque part dans cette chaîne, la discipline du MSRP se perd, et c’est le consommateur qui en pâtit. Ce scénario n’est pas nouveau : la RTX 5080 avait connu le même sort, prévue à 1180 euros, mais se retrouvant en pratique autour de 1530 euros. Nvidia continue de vanter des tarifs attractifs qui, en réalité, sont presque impossibles à trouver.

Le lancement montre ainsi toute la fragilité d’une carte qui, techniquement brillante, se heurte à la réalité impitoyable du marché et des prix.

Qui devrait vraiment envisager cette carte

Si l’on met de côté le drame des stocks et des prix réels, et que la RTX 5070 Ti se trouve à son MSRP de 885 euros, alors la question devient : pour qui cette carte a-t-elle du sens ?

Le premier profil, c’est celui qui monte un nouveau PC après plusieurs générations de GPU: RTX 2000, 3000 ou équivalent. Le bond est immédiat et palpable : ray tracing performant, DLSS 4, et des performances capables d’assumer la 4K dans de bonnes conditions, ou la 1440p en ultra avec plus de 144 FPS constants. Pour ces utilisateurs, la carte représente une vraie révolution comparée à leur ancienne génération.

Deuxième profil : ceux qui recherchent une solution polyvalente jeu + production. Si vos journées alternent entre Adobe Premiere, DaVinci Resolve, plugins VST exploitant l’IA, ou tout logiciel tirant parti des cœurs CUDA, la RTX 5070 Ti devient un investissement logique. Face à AMD, elle creuse un net avantage sur ce terrain.

Troisième situation : les joueurs focalisés sur les AAA récents compatibles DLSS 4 et multi-frame generation. Votre bibliothèque Steam remplie de titres comme Cyberpunk 2077, Alan Wake 2, Indiana Jones et autres jeux récents profitera pleinement de la technologie, transformant la fluidité visuelle et la réactivité perçue du gameplay.

En revanche, pour ceux qui possèdent déjà une RTX 4070 Ti Super, RTX 4080 ou RTX 4070 Super, l’upgrade perd tout intérêt. Les gains sont trop modestes pour justifier un investissement supplémentaire. Même constat si vous disposez d’une RX 7900 XT ou XTX : ces cartes restent performantes pour les années à venir.

Enfin, pour les joueurs compétitifs, ceux qui privilégient le framerate pur sans ray tracing ni DLSS, ou pour ceux qui jouent à des titres plus anciens, la Radeon RX 7900 XTX conserve un avantage. Elle reste solide, et surtout, son prix actuel de 979 euros reflète la réalité, contrairement aux spéculations autour de la RTX 5070 Ti.

testsetavis.com
👍
Les plus

Performances équivalentes à une RTX 4080 (théoriquement moins chère).

DLSS 4 avec Multi-Frame Generation : Multiplie les FPS par 3 ou 4 en 4K avec une qualité d’image bluffante (99% de fidélité au natif).

GDDR7 et Overclocking : Gains de 6 à 10% possibles avec 1700 à 2000 MHz supplémentaires sur la GDDR7.

Refroidissement excellent : Températures très contenues (49-63°C) et fonctionnement silencieux, même en charge.

Performances en production : Gains de 15 à 25% sur les logiciels professionnels (meilleur qu’en jeu).

VRAM : 16 Go de GDDR7 offrant une marge significative pour l’avenir.

Gains en Ray Tracing : Amélioration significative de 39% par rapport à la génération précédente grâce aux RT cores.

Consommation raisonnable : 300W TDP, alimentation 850W suffisante.

Surpasse la RX 7900 XTX en performances brutes.

👎
Les moins

Prix réel scandaleux : 1130 € à 1400 € contre 885 € annoncés (ruine l’intérêt de la carte).

Stocks inexistants au prix MSRP (prix théorique purement marketing).

Gains modestes vs RTX 4070 Ti Super : Seulement 12 à 17% (loin des 30% annoncés).

Input lag du DLSS 4 : Reste celui du framerate de base (limite pour le jeu compétitif).

Pas de modèle Founders Edition (pas de régulation des prix par Nvidia).

Évolution architecturale minime (+5% de cœurs CUDA) : Plus un refresh qu’une nouveauté.

Connecteur 12VHPWR à trois broches surdimensionné pour 300W.

Overclocking limité par certains constructeurs (ex : MSI bloque le TDP).

**Ne justifie pas un upgrade depuis une RTX 4000**.

Au prix réel, la RX 7900 XTX est un meilleur achat pour 150 € de moins.

Verdict : une excellente carte sabotée par son lancement

⭐ 4,4 / 5 (864)

La Nvidia RTX 5070 Ti est, sur le papier, une carte remarquable. Elle parvient à offrir les performances d’une RTX 4080 dans un format plus compact et théoriquement plus abordable. L’overclocking redevient intéressant après des années de stagnation, le DLSS 4 impressionne visuellement malgré une latence d’entrée qui reste problématique, et les performances en production professionnelle sont tout simplement excellentes.

Mais la réalité du marché brise l’enthousiasme. À 1130 euros en moyenne, bien au-dessus du MSRP annoncé de 885 euros, la carte perd tout intérêt face à la concurrence. Certains modèles custom atteignent même 1400 euros, un prix difficilement justifiable. Pour nous, le plafond raisonnable reste 1000 euros. Au-delà, des alternatives comme la RX 7900 XTX ou même une RTX 4080 Super en promotion deviennent plus pertinentes et rationnelles.

C’est extrêmement frustrant, car Nvidia a cette fois-ci livré un produit mature : le ray tracing devient enfin utilisable en pratique, le DLSS 4 ouvre de nouvelles perspectives pour le jeu et les créateurs de contenu, et l’architecture Blackwell se montre réellement efficace. Pourtant, entre le marketing et la réalité des stocks et des prix, il existe un fossé que Nvidia ne semble pas pouvoir, ou vouloir, combler.

Notre recommandation reste donc simple et inchangée : attendez. Attendez que les stocks se stabilisent, que les prix réels s’alignent, et peut-être même que l’arrivée des Radeon RX 9000 force le marché à revoir ses tarifs.

Et si vous avez vraiment besoin d’une carte aujourd’hui ? Paradoxalement, la Radeon RX 7900 XTX, sortie fin 2022, demeure la meilleure option en 2025. C’est triste à constater, mais c’est la réalité du marché actuel.

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